L'Europe contre la loi américaine Amato



"On ne peut pas faire des affaires dans la journée avec des gens qui tuent vos citoyens la nuit", a affirmé Bill Clinton pour justifier sa décision. C'est en effet hier, que le président américain a signé la loi Amato, qui vise à empêcher les investissements étrangers en Libye et en Iran dans le secteur des hydrocarbures. Son fonctionnement est simple : toute entreprise qui investirait plus de 200 millions de francs par an dans ces pays et dans ce secteur, se verrait aussitôt sanctionnée financièrement par les Etats-Unis.

En choisissant d'étouffer une partie du commerce iranien et libyen avec de telles rétorsions, le gouvernement américain espère les faire plier. A quelques mois des élections présidentielles, Bill Clinton tient à prouver à ses concitoyens combien la lutte contre le terrorisme est l'une de ses préoccupations essentielles. "L'Iran et la Libye sont deux des soutiens les plus dangereux du terrorisme dans le monde", a-t-il rappelé.

Les européens, qui préfère privilégier "un dialogue critique" avec ces pays, notamment avec l'Iran, ne l'entendent pas de cette oreille. Tous se sont élevés contre cette mesure, relevant selon eux de la pure ingérence dans leurs affaires commerciales. Ils estiment que les Etats-Unis outrepassent leurs droits et régentent le marché international. "L'Union européenne agira pour défendre ses droits et ses intérêts, s'ils sont menacés", a prévenu hier soir Leon Brittan, commissaire chargé du commerce pour l'UE. Si aucune riposte n'a encore été décidée, les européens n'excluent pas de faire certaines représailles. Une réunion est prévue en septembre prochain à ce sujet.

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